Depuis plus de dix ans, je tente d’opérer un renversement copernicien entre la page imprimée, simple surface recouverte d’encre, et l’objet d’art qui se déploie dans l’espace tridimensionnel. Pour cela, j’ai créé la revue encyclopédique OXO, une œuvre d’art à plein temps qui, loin d’être un produit dérivé au service de tableaux ou de sculptures, comme peuvent l’être les catalogues d’exposition, les livres rétrospectifs et autres catalogues raisonnés, est au contraire servi par tout un tas d’objet que j’ai nommés Reliefs et Transmutations. Ces objets n’ont qu’un seul but : assurer la survie de la revue. Même si, par la suite, confrontés au monde de l’art, ils acquièrent à moyen terme une sorte d’autonomie. Cela a été le cas avec les Lubies, des drapeaux recomposés d’abord présentés dans OXO, transformés ensuite en objets échangeables contre de nouveaux abonnés apportés à la revue, puis définitivement transmutés en objets d’art et vendus à la galerie Lara Vincy. C’est la raison pour laquelle le livre que je vais présenter le jeudi 10 avril à la galerie Lara Vincy n’est pas un livre mais une sculpture. Son contenu est une suite d’avatars, et son statut ne peut pas être celui de la revue OXO. Ce qui importe n’est donc pas sa teneur éditoriale mais sa matérialité, son volume, son poids, son histoire, son contexte. Sculpture sociale, sculpture volume et sculpture matériau dont les caractéristiques sont l’exposition dans une galerie d’art, des dimensions de 17 x 11 x 1 cm et un poids de 0,40 kg. Tous les objets d’art issus de la revue OXO, ce que j’appelle les Reliefs transmutés ou les Transmutations, sont signalés par un monogramme, enchevêtrement de mes trois initiales composées en écriture MUTTUM, un alphabet symétrique que j’ai conçu en 1997. Je ne signerai donc pas un livre le 10 avril 2008, mais je signalerai le statut particulier de cet objet en y apposant le symbole officiel de la transmutation OXO.
Pascal Le Coq
Jeudi 10 avril 2008 de 16 h à 20 h
Galerie Lara Vincy
47 rue de Seine 75006 Paris